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Le CNCD-11.11.11 dénonce les méthodes de l’UE et des pays industrialisés
16 December, 2011
Du 15 au 17 décembre, les représentants des Etats du monde entier sont réunis à Genève pour tenter de relancer le « Programme de Doha pour le développement » de l’Organisation internationale du commerce (OMC). Lancé en 2001, celui-ci promettait de réparer les graves inégalités et les impacts catastrophiques pour les pays en voie de développement résultant des négociations commerciales mondiales conclues depuis 1948 et particulièrement de l’Uruguay Round, conclu en 1994.
L’OMC a, sur papier du moins, une qualité indéniable : son fonctionnement multilatéral, qui base les décisions sur le consensus, où chaque pays peut faire entendre sa voix. Pourtant, depuis 10 ans, les pays industrialisés, dont l’Union européenne (UE), n’ont cessé de rechercher des moyens parfois subtils, parfois grossiers, pour écarter le Programme pour le développement et promouvoir d’autres thèmes qui les intéressent, afin de garantir un accès toujours plus large de leurs multinationales aux marchés des pays en développement.
La dernière trouvaille des pays industrialisés, ce jeudi 15 décembre, a été un « engagement commun contre le protectionnisme », signé par 49 Etats. Les pays industrialisés, avec l’appui de quelques pays en développement, s’engagent à ne pas élever de nouvelles barrières au commerce, même celles autorisées par l’OMC, et à revenir sur toute mesure qui aurait été prise depuis 2008. Plus que le contenu de cet engagement, c’est la méthode employée qui pose question : en effet, en avançant entre eux, ces 49 pays torpillent un processus multilatéral déjà en difficulté et font pression sur les plus de 100 autres membres de l’OMC pour avancer sur ce terrain. Et ce, alors que l’essence même du Programme pour le développement était qu’aucun autre sujet ne pourrait être traité tant qu’un résultat satisfaisant ne serait pas atteint pour les pays en voie de développement et en particulier pour les pays les moins avancés.
Une fois de plus, les pays industrialisés semblent oublier qu’ils se sont presque tous développés sur base de mesures protectionnistes. Aujourd’hui, alors que leurs industries sont compétitives, ils font tout pour que les Etats vulnérables renoncent à leur droit à protéger leurs industries naissantes, droit particulièrement indispensable dans un contexte de crise, pour se protéger contre des flux d’importations instables.
Le message de plus de 50 représentants de la société civile mondiale, ONG et syndicats présents à Genève, est clair : la seule priorité doit être de corriger les règles existantes qui sont une entrave au développement, avant que tout autre sujet puisse être abordé. Pour le CNCD-11.11.11, présent à Genève : « A l’heure où 1 milliard d’êtres humains meurent de faim, il est cynique de la part de l’Union européenne de promouvoir un agenda plurilatéral qui défend ses intérêts commerciaux offensifs plutôt que de consacrer toute son énergie à atteindre un accord multilatéral pour le développement. Ce n’est pas digne des valeurs partagées par les citoyens européens. »
Contact : A Genève : Michel Cermak (00 32 472 452 273)